Cérémonie pour le 75ème anniversaire de la libération des Juifs de Belgique

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Dimanche 1er septembre 2019 l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS) organise une cérémonie commémorative à l’occasion du 75ème anniversaire de la libération des Juifs de Belgique.

Cette cérémonie s’inscrit dans l’ensemble des cérémonies qui célèbreront les 75 ans de la libération du pays.

Ce sera la troisième année consécutive que l’AMS invite les citoyens à une commémoration de l’histoire particulière et tragique des Juifs du pays liée aux persécutions génocidaires perpétrées durant la Seconde Guerre mondiale.

En 2017 étaient commémorées les victimes de la rafle des Juifs étrangers (rafle des Marolles) du 3 septembre 1942, et la mémoire du résistant Herschel Grynszpan, au nom duquel un square était officiellement inauguré au croisement des rues des Tanneurs, du Miroir et des Brigittines .

En 2018 étaient commémorées les victimes de la rafle des Juifs belges du 3 septembre 1943 et la mémoire des 1751 citoyens belges justes ayant sauvés des Juifs. A cette occasion une Place des 3 septembre était à son tour officiellement inaugurée, faisant de ce lieu situé au début de la rue des Tanneurs où sont déjà posés 104 Pavés de Mémoire, un important lieu de mémoire de la persécution des Juifs. Il est prévu qu’il soit achevé avec l’érection d’un mur des Justes belges.

La Libération de septembre 1944 n’a pas eu la même résonnance pour tous les habitants. Pour la majorité des Belges il s’agissait de fêter avec les soldats alliés la liberté retrouvée et la fin de l’occupation étrangère. Pour les Juifs la Libération signifiait d’une part le soulagement de la fin de la clandestinité et des menaces de mort, mais elle signifiait d’autre part le début de la mesure progressive de l’étendue de la destruction de leurs familles et de leur communauté.

Beaucoup, ont attendu pendant de longues années, parfois toute une vie, le retour d’êtres chers. Parents, enfants, oncles, tantes, neveux, cousins, cousines, amis, épouses et époux ont-ils été assassinés sans laisser de traces, sont-ils toujours cachés ou prisonniers quelque part, peut-on commencer une nouvelle vie sans eux, partir, rester ?

Des films français ont montré cette attente et le retour des déportés qui arrivaient à l’hôtel Lutécia à Paris. En Belgique les mêmes scènes de retour de convois de déportés se déroulent Gare du Nord.

Mais le sort des déportés Juifs n’est pas le même que celui des déportés résistants : 50% des résistants reviennent des camps et retrouvent leurs familles. Seuls 3% des Juifs déportés de Belgique reviennent ; leurs familles sont décimées, en deuil infini.

Les enfants qui avaient été arrachés à leurs familles pour être cachés sont à nouveau séparés – souvent sans préparation – des familles de guerre où ils avaient pu trouver calme, protection et amour. Dans certains cas, ils retrouvent des parents qu’ils ne reconnaissent pas, qui ont subi la déportation ou la clandestinité et en portent les séquelles. Souvent, ils ne retrouvent personne.

Au sein de la communauté juive, la libération de septembre 1944 est une fête traversée de sanglots et d’effroi. Mais en entendant les échos des rires, des embrassades au son de musiques anglaises et américaines, les Juifs n’ont pas la force de faire connaître leur malheur, alors que les non Juifs pensent à l’avenir et veulent oublier que l’administration belge s’est faite complice du génocide nazi sous le regard souvent bienveillant d’une population largement antisémite.

Pour évoquer cette libération des Juifs de Belgique dans toute sa complexité – honorer les héros, stigmatiser les salauds et commémorer les victimes – l’AMS organise une cérémonie publique le dimanche 1er septembre à 17 heures, à Bruxelles ; Square Herschel Grynszpan.

Programme prévisionnel :

14h à 17h Lecture des noms par des responsables politiques, associatifs et des citoyens volontaires

– 1751 noms des Justes de Belgique

17h à 19h Prise de parole et chants:

– 5mn, Martin Shearman Ambassadeur du Royaume-Uni, en hommage aux soldats britanniques qui ont libéré Bruxelles ;

– 5mn, Philippe Close, Bourgmestre de Bruxelles

– 5mn, Yohan Benizri président du CCOJB ; la destruction des institutions juives et leur reconstruction après-guerre ;

– 7 à 10mn, Joël Kotek, historien, sur les processus de dénazification qui ont épargné les complices de la persécution des Juifs ;

– 5mn, Georges Brandstatter, « Hommage aux résistants juifs de Belgique »

– 7mn, Témoins enfants cachés qui sortent de la clandestinité : Marcel Zalc,

Chants et poèmes:

– 5mn, Amos Suchecki : une chanson de l’opéra PUSH

– 10mn, Chorale UPJB Rue de la Victoire ; chants populaires des organisations de jeunesse juives dans l’immédiat après-guerre ;

– 5mn, Jeunes des Marolles, intervention à préciser

– 5 à 7mn, Hazan Mueller : Kaddish

20h : concert gratuit

– musiciens à définir avec l’atelier Marcel Hastir